Le Sire de Fisch Ton Kan est une chanson écrite en 1870 par Paul Burani sur une musique d’Antonin Louis. Ce chant fustige l’Empereur Napoléon III, qui, avec son état-major de ganaches et de traîne-sabres parfaitement incompétents, mena la France au désastre et à la défaite de Sedan, d’où les nombreux jeux de mots contenus dans cette chanson.
Il avait un moustache énorme
Un grand sabre et des croix partout
Partout, partout !
Mais tout ça c’était pour la forme
Et ça n’ servait à rien du tout
Rien du tout !
C’était un fameux capitaine
Qui t’nait avant tout à sa peau
À sa peau !
Un jour qu’il voit qu’ son sabre l’ gêne
Aux ennemis, il en fait cadeau
Quel beau cadeau !
Refrain
V’là le sire de Fisch Ton Kan
Qui s’en va-t-en guerre
En deux temps et trois mouv’ments
Sens devant derrière
V’là le sire de Fisch Ton Kan
Qui s’en va-t-en guerre
En deux temps et trois mouv’ments
Badinguet, fiche ton camp !
L’ père, la mère Badingue
À deux sous tout l’ paquet
L’ père, la mère Badingue
Et l’ petit Badinguet
Comme diplomate c’était un maître
Il en remontrait aux plus malins
Aux plus malins
Mais il ne l’ faisait point paraître
Pour pas humilier ses voisins
Ses voisins
La politique c’est une roulette
Rouler on ne sort jamais d’ là
Jamais d’ là
Mais lui roulait sa cigarette
Puisqu’il ne pouvait rouler qu’ ça
‘Vait rouler qu’ ça
Refrain
Il était d’une force incroyable
Il inventa plus d’ cent canons
De cent canons
Mais l’ bruit lui f’sait une peur du diable
Puis ça troublait ses digestions
Digestions !
Un jour pourtant, jour héroïque,
Il vit un pétard éclater
Éclater
Mais il en eut une telle colique
Que tout l’ monde en fut ennuyé
Fut ennuyé
Refrain
Enfin, pour finir la légende,
De c’ monsieur qu’on croyait César
Croyait César !
Sous ce grand homme de contrebande
V’là qu’on ne trouve plus qu’un mouchard
Qu’un mouchard !
Chez c’ bonhomme-là, tout était louche
Et la morale de c’ boniment,
C’est qu’étant porté sur sa bouche
Il devait finir par Sédan
‘Nir par Sédan !
Refrain

Francesca Solleville