Une chanson d'Eugène Pottier écrite en 1870, dédicacée au citoyen MIJOUL. On la trouve jouée: Sur un air populaire breton en 1893; Sur une musique de Pierre Forest en 1896; Sur une musique de Max Rongier en 1971.
J’attends une belle
Une belle enfant
J’appelle, j’appelle
J’en parle au passant
Ah! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
J’appelle, j’appelle,
J’en parle au passant
Que suis-je sans elle ?
Un agonisant
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
Que suis-je sans elle ?
Un agonisant
Je vais sans semelle
Sans rien sous la dent
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
Je vais sans semelle
Sans rien sous la dent
Transi quand il gèle
Sans gîte souvent
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
Transi quand il gèle
Sans gîte souvent
J’ai dans la cervelle
Des mots et du vent
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
J’ai dans la cervelle
Des mots et du vent
Bétail on m’attelle
Esclave on me vend
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
Bétail, on m’attelle
Esclave, on me vend
La guerre est cruelle
L’usurier pressant
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
La guerre est cruelle
L’usurier pressant
L’un suce ma moelle
L’autre boit mon sang
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
L’un suce ma moelle
L’autre boit mon sang
Ma misère est telle
Que j’en suis méchant
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?
Ma misère est telle
Que j’en suis méchant
Ah, viens donc, la belle
Guérir ton amant !
Ah, je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encor longtemps ?

Marcel Mouloudji