Loin vers l’infini s’étendent
Des grands prés marécageux.
Pas un seul oiseau ne chante
Sur les arbres secs et creux.
Ô, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher
Ô, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher piocher
Bruit des pas et bruit des armes,
Sentinelles jours et nuits,
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort pour celui qui fuit.
Ô, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher
Ô, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher piocher
Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira.
Liberté, liberté chérie
Je dirai « tu es à moi ».
Ô, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Aimer
Ô, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Aimer aimer

Marcel Mouloudji