Ma môme, elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes
De soleil
Elle pose pas pour les magazines
Elle travaille en usine
À Créteil
Dans une banlieue surpeuplée
On habite un meublé
Elle et moi
La fenêtre n'a qu'un carreau
Qui donne sur l'entrepôt
Et les toits
On va pas à Saint-Paul-de-Vence
On passe toutes nos vacances
À Saint-Ouen
Comme famille on n'a qu'une marraine
Quelque part en Lorraine
Et c'est loin
Mais ma môme, elle a vingt-cinq berges
Et je crois bien que la Sainte Vierge
Des églises
N'a pas plus d'amour dans les yeux
Et ne sourit pas mieux
Quoi qu'on dise
L'été quand la ville s'ensommeille
Chez nous y a du soleil
Qui s'attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends doucement sa main
Et je la garde
On se dit toutes les choses qui nous viennent
C'est beau comme du Verlaine
On dirait
On regarde tomber le jour
Et puis on fait l'amour
En secret
Ma môme, elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes
De soleil
Elle pose pas pour les magazines
Elle travaille en usine
À Créteil
Un soir, à la Colombe, un certain Pierre Frachet vient trouver Ferrat et lui propose un texte.
La chanson lui plaît, il la met rapidement en musique. Portrait «nouvelle vague» d’une jeunesse non concernée par le yéyé naissant (c’est une valse),
Ma môme révèle le chanteur.
Si c’est un indéniable succès radiophonique mais le disque ne se vend pas beaucoup.
Proposée à Yves Montand, il exige d’en être le seul interprète.
Ma môme sera enregistrée par son auteur, Pierre Frachet (45 tours Odéon).
Elle sera également reprise par Jean-Claude Pascal.
Plus récemment une jolie reprise de Batlik et Thomas Pitiot